C’est en ce 10 janvier 2024 que j’ai participé pour la première fois à la Hawks Method.
J’attendais cet évènement avec impatience depuis des mois, comme l’envie de découvrir cette fameuse méthode dont j’avais tant entendu parler. C’était une Hawks Method un peu particulière parce qu’elle était « All Style », c’est-à-dire qu’elle regroupait 5 danses de la culture Hip Hop : Breaking, Locking, Popping, Hip Hop Freestyle et House Dance. Cette méthode a été développée par Massangila « Yugson » Lumengo et est la première évaluation digitale Hip Hop.
Elle permet aux danseurs qui tentent l’expérience d’avoir une tendance sur leurs atouts et sur les points à retravailler. Cinq juges installés au centre de la salle, les cinq danseurs face à eux tournent toutes les minutes afin de répondre à des consignes énoncées au début du tour. Ces consignes sont regroupées en 4 grandes catégories (ce qui fait 4 tours) : les Fondations, la Technique, la Musicalité et la Créativité. Le danseur obtient une note entre 1 et 5 selon la qualité d’exécution de la consigne, la finalité étant d’obtenir un score le plus proche de 100. Cette évaluation très complète permet donc d’exposer des retours constructifs qui se basent sur un total de vingt minutes de freestyle orienté.

C’était donc une grande première pour moi. Ayant majoritairement fait de la chorégraphie et commencé à développer ma danse dans le freestyle il y a 2 ans, cette échéance me foutait comme on pourrait dire la trouille, mais à la fois, j’avais hâte de vivre cette expérience. Et franchement, je ne suis pas déçue, je pourrais même dire que j’ai adoré. Que ce soit le concept de la méthode, les danseurs avec qui je l’ai fait, les juges et leur retour, l’adrénaline qui se dégageait de nos corps ou encore l’euphorie du moment, toutes ces choses m’ont plongé dans un univers qui m’a séduit.
C’était galvanisant : ce moment où tout va commencer, la pression monte, chacun est face à un juge, les consignes dans la tête, prêt à se dépasser pendant cinq minutes non-stop. Le cardio entre en jeu à ce moment-là, au bout de la 3ème minute je suis épuisée, mais dès que je change de place, la fatigue disparait et je continue, je suis galvanisée par l’expérience, je veux donner le meilleur de moi-même, dépasser mes limites alors je ne lâche rien. Les cinq minutes se finissent et la pression retombe, l’épuisement arrive comme une bombe, mon visage devient écarlate, je tousse, je manque d’air mais je suis fière de l’avoir fait jusqu’au bout. Mais bon, c’est que le premier tour, il m’en reste trois. Au bout de deux minutes de récupération, je n’attends qu’une chose, recommencer. Je suis prise au jeu, je veux continuer de danser, la musique me prend aux tripes et l’adrénaline me pousse à me surpasser.
C’était galvanisant : je l’ai vécu comme un jeu avec ses propres règles, chaque minute une nouvelle règle et je dois répondre aux attentes du maitre du jeu en face de moi. Si je réussis, je tourne avec cette satisfaction d’avoir accompli une part de ma responsabilité, si je rate, je ne dois pas laisser ce sentiment d’échec m’emporter, je dois me tenir prête pour la prochaine partie. Et finalement dans ce jeu, l’objectif, c’est de gagner contre soi-même, d’être meilleur que le danseur qu’on était quelques minutes, jours ou mois auparavant.

C’était galvanisant : danser cinq minutes à son maximum devant de grands danseurs avec la pression d’un score qui me rendra fière et surtout l’objectif de me surpasser et dépasser mes limites, c’est ça pour moi la Hawks Method. C’était un véritable défi de changer chaque minute de style, d’esthétique et de groove mais en dansant sur le même style de musique, ça demande énormément de concentration, surtout pour ne pas perdre de vu la consigne imposée à chaque passage.
La Hawks Method est structurée d’une manière à nous pousser dans nos retranchements, c’est une remise en cause qui arrive à un moment T : « Est-ce que je suis à la hauteur ? » me répétais-je en boucle dans ma tête. Je me dis qu’un danseur dans cette situation ne lâcherait pas, il irait jusqu’au bout, il se laisserait envahir par la musique, il n’écouterait pas la fatigue, son corps serait son instrument, le dernier instrument de la musique, le son et lui ne ferait plus qu’un et l’amour de la danse primerait à ce moment. La pression de l’exercice est toujours là, la concentration pour ne pas sortir de la consigne aussi, mais c’est la passion qui fait vibrer mon corps.
Alors si vous voulez vous challenger je vous conseille de tenter l’expérience, c’est ce genre de moments qui font grandir et qui te font comprendre beaucoup de choses sur ta danse mais aussi sur qui tu es et comment tu as envie de prendre ton avenir en main.
Pour aller plus loin :
Le site internet de la Hawks Method : hawksmethod.com
L’instagram : @hawksmethod
L’instagram de Yugson : @yugson_hawks1
Et mon Insta pour suivre mes péripéties de danseuse : @ls.grd
