Dans l’enceinte du Grand Palais Éphémère, une cage monumentale s’élevait, non pour emprisonner mais pour libérer. Pour l’occasion, Virginie Viard a composé en septembre dernier, une collection où la présence de Gabrielle Chanel s’est manifestée avec subtilité, tandis que Riley Keough interpréta “When Doves Cry”, transformant le défilé en écho d’émancipation qui ne dit pas son nom.

L’héritage de Gabrielle Chanel

L’esprit de Gabrielle plane sur chaque silhouette. Les pantalons amples rappellent ses premiers emprunts au vestiaire masculin, acte révolutionnaire des années 1920. Viard réinterprète ces gestes d’indépendance : le tweed traditionnel se fait plus souple, les tailleurs perdent leurs structures rigides, les robes du soir se libèrent des contraintes d’antan.

La cage, élément central de la scénographie, évoque les oiseaux mécaniques que Gabrielle collectionnait dans son appartement de la rue Cambon. Mais ici, elle devient paradoxalement symbole de liberté : les mannequins en sortent et y retournent, créant une chorégraphie où contrainte et libération se répondent.

Les oiseaux dans les détails

On y retrouve les plumes, motif si cher à Gabrielle, ici dans des broderies évoquant des battements d’ailes stylisés sur les vestes du soir, tandis que les mousselines superposées créent un effet de plumage en mouvement. Les boutons, détail emblématique de la maison, arborent des motifs d’oiseaux gravés, clin d’œil subtil aux tabatières chinoises que Mademoiselle collectionnait.

La palette chromatique elle-même raconte cette quête d’envol : les blancs colombes côtoient des noirs corbeaux, ponctués d’éclats dorés rappelant les cages précieuses de l’appartement rue Cambon. Les imprimés, quand ils apparaissent, suggèrent des volées d’oiseaux abstraites, comme une calligraphie moderne sur les soies fluides.

La modernisation des codes historiques

Viard transpose l’héritage dans une réalité contemporaine. Les chaînes dorées, jadis inspirées des uniformes d’officier de marine qu’affectionnait Gabrielle, s’allègent et deviennent presque immatérielles. Les poches plaquées, innovation révolutionnaire des années 1920, s’abrogent en versions minimalistes, toujours fonctionnelles mais épurées.

Le tweed emblématique subit une métamorphose technique : plus léger, plus souple, il épouse les mouvements du corps avec une aisance inédite. Les tailleurs, tout en conservant leur structure iconique, se libèrent des contraintes traditionnelles, comme un écho à l’esprit rebelle de leur créatrice originelle.

Le message contemporain de liberté

La présence de Jennie Kim et Lupita Nyong’o au premier rang illustre la nouvelle définition de l’émancipation selon Chanel. Ces femmes, artistes et activistes à leur manière, incarnent une liberté qui transcende les frontières culturelles et générationnelles. Leurs propres parcours d’émancipation font écho à celui de Gabrielle, tout en parlant aux aspirations contemporaines.

Les silhouettes proposées par Viard dessinent les contours d’une féminité où contrainte et liberté ne s’opposent plus. Les mini-jupes s’associent aux tweed oversized, les robes du soir se portent avec des boots plates, les cols Claudine côtoient des découpes modernes. Cette collection SS25 ne cherche pas à dicter mais à proposer, fidèle à l’esprit de Gabrielle qui créait pour libérer les femmes de leur carcan vestimentaire.

Cette collection SS25 prouve que l’esprit de Gabrielle Chanel continue de voler au-dessus de la maison en quête perpétuelle de délivrance. Viard, en gardienne de ce combat, le fait vivre, évoluer, voler de ses propres ailes.

La performance de Riley Keough, reprenant “When Doves Cry” dans l’espace épuré du Grand Palais Éphémère, cristallise ce message. Sa voix, résonnant entre les structures métalliques de la cage monumentale, transforme le défilé en une méditation sur la liberté moderne – où l’héritage ne devient pas un fardeau mais une force d’envol.

Coordination et contenu médiatique : Demona Lauren
Photographie exclusive : Xuexw, Mathilde Friaud, DL Team, en direct de Paris

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Posted by:Demona Lauren

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