Kat Von D, mondialement reconnue pour son rôle pionnier dans l’univers du tatouage, a toujours été une artiste plurielle : musicienne, entrepreneure, personnalité du petit écran, et désormais installée dans une petite ville de l’Indiana. Alors qu’elle s’apprête à présenter son dernier album, My Side of the Mountain, à travers l’Europe et le Royaume-Uni, Katherine Von Drachenberg Galeano, de son vrai nom, se confie sur son évolution artistique, son processus créatif et sa relation unique – à la fois personnelle et artistique – avec Rafael Reyes, leader du groupe cholo goth PRAYERS.
Tu t’apprêtes à entamer ta tournée européenne et britannique pour ton nouvel album, My Side of the Mountain. Pas trop stressée ?
Pas vraiment de stress. Je suis surtout impatiente de retrouver l’Europe après tant d’années !
Ta carrière musicale occupe désormais une place centrale dans ta vie et a pris une réelle ampleur ces dernières années. Ton dernier album a été pas mal salué. J’ai personnellement été impressionnée par sa qualité, son originalité et sa densité. Plus on l’écoute, plus il gagne en valeur. Rafael décrit sa musique comme du cholo goth. Et toi, comment présenterais-tu ton style ?
C’est difficile de mettre une étiquette sur notre style, mais je dirais qu’on fait du dark synth pop, avec des touches de post-punk, d’indus et de synthwave.
Tes concerts dégagent une énergie et une cohésion particulières, et les fans savent que Sammi Doll (claviers, voix) est un pilier de ta présence scénique. Comment t’y prends-tu pour que l’alchimie sur scène soit vraiment organique et authentique ?
J’ai rencontré Sammi Doll pendant la tournée Alive In New Light d’IAMX. Elle jouait des synthés pour eux, et je lui ai fait écouter une démo d’Exorcism. Elle a tout de suite accroché à l’univers musical et m’a dit que si un jour j’avais besoin d’une claviériste, je pouvais compter sur elle. C’est la première à avoir vraiment cru en moi et en ce projet, et aujourd’hui, c’est comme si je partageais la scène avec la sœur que j’ai toujours rêvé d’avoir. C’est un vrai bonheur.
Parlons de Rafael Reyes. Comme tu le sais, j’ai récemment eu le plaisir immense de m’entretenir avec lui, d’évoquer son passé tumultueux, ses liens avec la culture gang, et bien plus. Votre relation semble être un pilier fondamental dans vos carrières respectives. Pourtant, beaucoup disent qu’il ne faut pas mélanger vie privée et professionnelle.
Rafael et moi, on a tendance à se laisser de l’espace quand il s’agit de création. J’ai beaucoup de respect pour mon mari et pour son art, c’est l’un des performeurs les plus fascinants que j’aie pu voir. Il m’inspire, même si nos styles sont très différents.
Honnêtement, c’est un privilège de l’avoir avec moi sur cette tournée européenne. Je sais qu’il n’aurait jamais accepté de faire ma première partie si je n’étais pas sa femme ! (rires)
Mais au-delà de ça, c’est génial de pouvoir partir en tournée en famille, et d’emmener notre fils découvrir le monde.

Cela dit, certains artistes évoquent quand même la monotonie des déplacements, des hôtels, des aéroports, tandis que d’autres ne changeraient de vie pour rien au monde. La vie en tournée, c’est un mode de vie qui te plaît ?
On adore être en tournée ! Bien sûr, la maison finit toujours par manquer, mais jouer nos morceaux en live pour des gens qui vibrent avec nous, c’est un vrai cadeau. Je n’oublie jamais la chance que j’ai.
La curiosité m’emmène maintenant du côté de ta préparation actuelle. Pour cette tournée, à quoi le public peut-il s’attendre concrètement lors de tes concerts ? Et toi, tu en attends quoi exactement ?
La tournée européenne est dans la lignée de celle qu’on vient de faire aux États-Unis, avec quelques ajustements. Les setlists et les visuels changent selon les pays. Mais ce que j’attends le plus, ce sont les rencontres avec le public avant chaque concert.
Je sais que beaucoup d’artistes n’aiment pas forcément cet aspect, mais moi j’adore. Rencontrer les fans, prendre le temps d’échanger avec ceux qui me suivent depuis longtemps, c’est comme retrouver des amis perdus de vue, et ça me touche vraiment.

Par ailleurs, tu as récemment été baptisée, tu as recouvert la plupart de tes tatouages, tu as quitté la Californie pour l’Indiana profonde… C’est beaucoup de changements ! Mais même parmi ceux qui viendront te voir en concert en Europe et au Royaume-Uni, beaucoup ignorent encore cette transformation. Qu’aimerais-tu que l’on retienne de toi après cette tournée, de cette “Kat Von D 2.0” qu’ils vont découvrir ?
Avec le temps, je partage de moins en moins mes convictions personnelles. J’ai fait des erreurs, parfois je me suis montrée trop impulsive. Ce que la foi orthodoxe m’a surtout appris, c’est l’humilité. Donc, tu ne verras probablement plus trop cet aspect de moi sur scène.
Mais ce que j’espère vraiment, c’est que les gens repartent de mes concerts avec un sentiment de connexion à travers la musique. Si je peux aider quelqu’un à se sentir moins seul dans ce monde parfois sombre, alors j’aurai réussi ma mission.
