
Ton single “Nostalgia” a été écrit et produit il y a huit ans à Los Angeles. Pourquoi avoir choisi de le sortir maintenant, en tant que dernier morceau de ton premier EP ?
Très bonne question ! Mon premier EP raconte vraiment mon passage à l’âge adulte. Je travaille dessus depuis presque dix ans, et Nostalgia a été la première chanson à vraiment me donner le sentiment d’être chez moi. Même si le reste de l’EP a une sonorité un peu différente, je trouve que ce morceau relie toute l’histoire de la manière dont je le souhaitais. Je suis restée authentique et vulnérable tout au long du projet. Et franchement, peu importe si cette chanson est un peu plus pop que R&B !
Tu as gardé les voix originales de la démo pour préserver l’émotion brute. Qu’est-ce que ce choix dit de ton rapport à l’authenticité dans ta musique ?
Pour être honnête, on a essayé de la refaire plusieurs fois : on a changé le tempo, les paroles, la mélodie, la production… Mais la version démo s’est toujours démarquée. Elle laissait la plus forte impression. Alors pourquoi compliquer les choses ? J’ai l’impression qu’en tant que créatifs, on fait souvent l’erreur d’en faire trop, de surcharger quelque chose qui est déjà bien tel quel… Et puis c’est comme si tu écoutais la Gabi de 19 ans, qui vivait réellement cette histoire à ce moment-là. C’est très puissant, je trouve.
Comment ton vécu personnel a-t-il façonné l’univers émotionnel de For Myself, et en particulier celui de Nostalgia ?
Je reviens sans cesse au fait qu’on a commencé ce projet il y a très longtemps. J’ai l’impression d’avoir grandi en le créant. Les chansons ont parfois changé de sens selon ce que je traversais. Le fait qu’elles résonnent encore aujourd’hui en dit long. J’ai vécu des ruptures, des problèmes de santé mentale, des remises en question, j’ai trouvé de nouveaux amis, affronté des crises existentielles… Ce n’est pas toujours facile de mettre des mots sur tout ça, mais honnêtement, je suis le plus inspirée quand je me sens au plus bas. Donc voilà.
Tu es entièrement indépendante, avec ton propre label. Quels sont les plus grands défis et libertés que cela implique aujourd’hui ?
C’est vraiment dur, soyons honnêtes. Mais aussi difficile que ce soit, rien n’est pire que de travailler avec une équipe, un label ou un manager qui ne comprend pas ta vision. J’ai commencé à avoir quelques rendez-vous, et j’espère vraiment trouver ma moitié artistique très bientôt. C’est ma priorité. Je préfère rester indépendante toute ma vie plutôt que de compromettre mon art. Cela dit, je sais que je vais trouver les bonnes personnes. Je l’ai manifesté depuis trop longtemps. 😉

Comment ton identité artistique a-t-elle évolué entre la création de Nostalgia et sa sortie aujourd’hui ?
Justement ! Elle a énormément changé. Je suis en train de créer un nouveau projet, et ça me libère complètement. J’avais besoin de sortir cet EP, avec Nostalgia, pas seulement parce que je l’aime, mais aussi parce que j’ai besoin de laisser cette version de moi derrière moi pour avancer. Le prochain projet sera différent. Toujours aussi vrai et émotionnel, mais, selon moi, un peu plus léger et joueur.
Tu vis à Stockholm, mais tu as coécrit avec James Newman et collaboré avec Stuart Crichton à Los Angeles. Comment ces influences internationales façonnent-elles ton son ?
J’ai commencé à aller à LA pour des sessions d’écriture à 19 ans, donc je suis devenue très adaptable et ouverte. L’énergie créative là-bas est incroyable, je l’adore. D’ailleurs, je déménage à Los Angeles en août, pas seulement pour ma musique, mais aussi parce que j’y étudie le théâtre. Même si je suis suédoise, j’ai l’impression de ne pas l’être tant que ça à bien des égards. Ce déménagement me semble logique à tous les niveaux : créatif, humain, et pour construire ma future équipe.
À qui s’adresse Nostalgia aujourd’hui, et quel impact ou quelle résonance émotionnelle espères-tu qu’elle provoque ?
Je veux que les gens sachent que l’amour est réel, peu importe l’âge. Je me souviens de ne pas avoir été prise au sérieux quand je vivais des chagrins d’amour avant mes vingt ans. Mais parfois, il faut quitter une situation qui n’est pas saine pour toi. C’est ce que j’ai dû faire. Et je veux être honnête sur le fait de regretter, d’appeler quelqu’un en étant saoule, de ne pas être “parfaite”. Je veux que les gens écoutent ça et se sentent moins anxieux à l’idée de faire des erreurs. Je veux normaliser ça. La vie est trop courte. Et on peut avoir deux pensées contradictoires à la fois. Devoir quitter une relation… tout en la regrettant encore.
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