Entre la nuit et l’aube, quand la ville s’efface sous la brume, klaxons de voiture au loin, et que la lumière des écrans s’infiltre à peine dans la chambre, il est des morceaux qui semblent faits pour être écoutés les yeux mi-clos, le cœur encore fragile de la nuit. “Always Love”, la rencontre inespérée entre d4vd et Hyunjin, en est l’exemple, faisant converser avec délicatesse deux solitudes qui se cherchent, se questionnent et finissent par se reconnaître.
L’éveil du morceau
Il est rare qu’une collaboration suscite autant d’attente, non seulement pour la réunion de deux univers musicaux, mais pour la promesse d’un dialogue intime entre deux artistes dont les sensibilités s’accordent sans jamais se confondre. “Always Love” s’inscrit dans cette zone trouble, entre rêve et réalité, où la musique devient presque tactile, effleurant la peau et l’âme à la fois. Dès les premières notes, le morceau enveloppe l’auditeur dans une brume sonore, où chaque silence a la densité d’une nuit blanche.
Genèse d’une alchimie : Quand deux solitudes se rejoignent
La naissance de ce duo ne doit rien au hasard. Depuis que Hyunjin de Stray Kids a évoqué d4vd lors d’une interview pour Teen Vogue, puis que d4vd lui a rendu la pareille sur les ondes coréennes, une tension créative s’est installée, entretenue par des échanges subtils sur les réseaux sociaux. La scène de leur rencontre à Los Angeles, en marge d’un concert de Stray Kids, a cristallisé cette attente, offrant au public ce qu’ils attendaient tant, la promesse d’une collaboration qui dépasserait le simple événement marketing.
Ce qui frappe, c’est la sincérité du lien : d4vd parle d’un “véritable moment de boucle bouclée”, soulignant combien l’admiration mutuelle s’est muée en une complicité artistique. Hyunjin, quant à lui, insuffle à cette rencontre une douceur presque picturale, fidèle à sa réputation d’artiste visuel aussi à l’aise sur scène qu’avec un pinceau.
Au-delà de l’anecdote, cette collaboration incarne une ouverture fraîche et nouvelle : celle de l’union entre la scène indie américaine et l’univers K-pop, entre la mélancolie texane de d4vd et la sensibilité à fleur de peau de Hyunjin. “Always Love” est d’égal à égal, d’âme à âme, sans hiérarchie ni compromis.
Décryptage musical et lyrique
“Always Love” se déploie comme une confidence nocturne, guidée par une progression subtile de questions : “do you”, “would you”, “are you”… autant d’interrogations qui traduisent la fragilité d’un amour mis à l’épreuve. La structure du morceau épouse cette incertitude, chaque couplet avançant à tâtons, comme si les deux voix exploraient une chambre plongée dans la pénombre.
La production, tout en retenue, privilégie les textures enveloppantes : nappes synthétiques, percussions feutrées, discrets échos qui rappellent le souffle du vent derrière une fenêtre entrouverte. D4vd pose sa voix avec une vulnérabilité notable, tandis que Hyunjin lui répond avec une douceur presque murmurée, comme s’il caressait chaque mot du bout des doigts.
L’alternance des timbres n’est jamais gratuite : elle matérialise le va-et-vient d’un question-réponse intérieur, où chaque question appelle une réponse incertaine. “I don’t need no one else, but you”, souffle d4vd en conclusion, comme un aveu arraché à la nuit. Cette dernière phrase résonne longtemps après la fin du morceau, laissant l’auditeur dans un état de flottement, comme au sortir d’un rêve. Mais aussi d’ivresse. L’ivresse de l’amour.
Entre rêve et réalité : Résonances artistiques et culturelles
Ce qui distingue “Always Love” n’est pas seulement la qualité de la composition, mais la façon dont elle invite à une expérience sensorielle intégrale. On pense à la peinture nocturne de Hyunjin, à ses toiles baignées de clair-obscur ; on retrouve chez d4vd cette capacité à transformer la douleur en beauté, à tisser des images poétiques à partir de souvenirs brisés.
La chanson s’inscrit dans la continuité de “WITHERED”, l’album de d4vd, qui explore le cycle de l’amour à travers la métaphore du flétrissement d’une rose. La rose, diriez-vous ? Si chère à Hwang Hyunjin dans ses œuvres. Fragile, éphémère et finalement si éternellement divine et raffinée. Hasard ou pas, ici, la collaboration avec l’artiste ajoute une nouvelle question au tableau.
“Always Love” ose la lenteur, la nuance, l’ambiguïté. On y devine l’influence de la pop alternative, du R&B vaporeux, mais aussi la rigueur narrative de la K-pop, où chaque détail compte.
Cette fusion, loin d’être artificielle, témoigne d’une maturité chez deux artistes dans leur vingtaine, capables de transcender les frontières sans jamais perdre leur singularité. La chanson devient alors un espace de projection, de partage, une zone miroir. Chaque auditeur peut y déposer ses propres doutes, ses propres espoirs.
Épilogue — L’aube après la nuit
Lorsque la dernière note s’éteint, il reste ce sentiment d’avoir traversé la nuit en compagnie de deux voix qui, loin de s’effacer, continuent de murmurer à l’oreille. “Always Love” (disponible ici) invite à la rêverie, à la réflexion, à la reconnexion avec soi-même, un objectif qui devient aussi voluptueux que le désir d’autrui.
À l’aube, quand la lumière filtre à nouveau par la fenêtre, le morceau laisse une empreinte presque physique, comme la trace d’un rêve qu’on voudrait retenir un peu plus longtemps.
Notons que la suite s’annonce prometteuse : entre la tournée mondiale de d4vd et les projets artistiques de Hyunjin qui ne cessent de s’enflammer, il est certain que cette rencontre n’est que le prélude à d’autres nuits blanches.
Collaboration presse officielle et remerciements spéciaux aux équipes des artistes respectifs
Blender Bookmagazine 