PJ en immersion à Paris : entre Fashion Week, Coq au Vin et danse au musée

Interviews réalisées par Léane COTREL

Déjà conquis par la capitale française, PJ – de son vrai nom Park HyunJin – est revenu à Paris à l’occasion de la Fashion Week. Le chanteur du groupe Big Ocean, entre défilés, rencontres avec les fans et immersions culturelles, est venu célébrer la mode mais aussi les arts français. Un séjour entre glamour, gastronomie et K-pop.

Après une visite du Centre Culturel Coréen et sa présence à un premier défilé de la Fashion Week, PJ s’est rendu sur la Barge 166 by Maison Ferrand. L’artiste s’est essayé à la cuisine française aux côtés du chef Gabi Shafir. Ensemble, dans une ambiance détendue, ils ont préparé un Coq au Vin, plat emblématique du terroir. Concentré mais toujours souriant, PJ a goûté le résultat, les yeux fermés, avant d’applaudir, visiblement conquis par cette immersion culinaire. C’est après ce repas partagé sur le bateau que j’ai pu m’entretenir quelques instants avec lui.

Léane : Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?

PJ : Bonjour, je suis PJ de Big Ocean. Nous avons fait nos débuts le 20 avril de l’année dernière. Ravi de vous rencontrer.

Léane : Saviez-vous ce qu’était le Coq au Vin avant d’en faire aujourd’hui ?

PJ : Oui, avant de venir ici, j’ai regardé sur YouTube comment faire la recette du Coq au Vin. C’était très intéressant, parce que mon plat préféré est le poulet, donc j’étais curieux de savoir comment on cuisine le coq. J’ai trouvé que la recette du Coq au Vin ressemblait à celle du « dak-bokkeum-tang » (ragoût de poulet épicé coréen).

Léane : Qu’est-ce qui vous a le plus surpris avec cette recette ?

PJ : Ce qui m’a le plus surpris…. En préparant le Coq au Vin, l’odeur m’a vraiment marqué. La façon de cuisiner était vraiment impressionnante. Pendant que ça cuisait, l’odeur était très particulière, parce que la recette contenait du vin rouge. Pour moi, l’odeur du vin est très luxueuse et noble.

Léane : Vous aimez le vin ?

PJ : Oui, j’aime bien. J’aime particulièrement le Moscato, un vin sucré.

Léane : Est-ce que vous aimez cuisiner chez vous ?

PJ : Je ne cuisine pas très bien. Quand je cuisine pour ma famille, mes parents me disent ceci : « PJ, c’est bon, mais il manque un petit quelque chose niveau goût. » La première fois que j’ai cuisiné pour mes parents, j’étais au lycée. J’étais encore jeune.

Léane : Existe-t-il une odeur qui vous rappelle votre enfance ?

PJ : Oui, je repense au dak-bokkeum-tang que mes parents faisaient. Ça me rappelle un beau souvenir, très spécial.

Léane : Jusqu’à présent, que pensez-vous de la cuisine française ?

PJ : Ah, malheureusement, je n’ai pas encore mangé beaucoup de cuisine française. J’ai essayé d’en manger l’année dernière. Pour être honnête, ce n’était pas trop mon style. Mais certains plats étaient vraiment délicieux. Parmi eux : la crème brûlée, des canapés, les crêpes et récemment j’ai encore essayé de nouveaux plats. Le nom du plat c’était…la purée ?

Léane : Enfin, si vous deviez décrire Paris avec une odeur, quelle serait-elle ?

PJ : Très bonne question. Je dois y réfléchir un instant, car beaucoup de choses me traversent l’esprit. Premièrement, je pense que Paris a une atmosphère confortable dans la vie de tout les jours, donc je pense à quelque chose de sucré comme la crème brûlée. Si je ne dois choisir qu’une odeur pour représenter Paris et parce que je le fais aujourd’hui, je vais quand même dire celle du Coq au Vin.

Les jours suivants, PJ a continué à multiplier les rencontres et les moments de partage. À la Bibliothèque François-Mitterrand, il a rejoint un groupe de fans – les PADO – pour danser sur les titres de Big Ocean. Le moment fort ? Une performance solo de PJ sur « Sinking », livrée avec émotion. Le dimanche 29 juin, c’est au défilé Wooyoungmi que je l’ai retrouvé, saluant au passage la présence de plusieurs PADO venus l’encourager. Le lendemain, nouvelle immersion culturelle : PJ a visité le musée Guimet en compagnie de Yann-Alrick Mortreuil, danseur emblématique de l’émission télévisée Danse avec les Stars, lui aussi malentendant. Tous deux ont partagé le parquet des galeries du musée le temps d’une danse, un moment suspendu entre art et sensibilité. J’ai eu la chance, à l’issue de cette visite, d’échanger de nouveau avec PJ sur cette rencontre qui l’a particulièrement marqué.

Léane : Trouvez-vous parfois le silence inspirant, ou avez-vous besoin de sons pour ressentir certaines émotions ?

PJ : Je préfère les endroits calmes. Je m’y sens plus à l’aise et confortable dans des lieux calmes. Et pouvoir rencontrer des gens dans ce genre d’endroits m’aide vraiment pour m’exprimer.

Léane: Avez-vous ressenti une compréhension commune en rencontrant Yann-Alrick, qui lui aussi est malentendant ?

PJ : Oui tout à fait. C’est la première fois que je rencontrais un autre danseur avec une déficience auditive. C’était très inspirant parce que je voulais savoir comment il ressentait la musique et dansait sur scène. Il est comme moi, le son est une vibration. C’était vraiment comme me voir dans un miroir.

Léane : Y avait-il quelque chose de non-dit entre vous deux ?

PJ : Yann-Alrick a été le premier à me dire que lorsqu’il parle à des personnes, parfois il n’a pas d’autres choix que de prétendre qu’il a compris ce qu’il se disait. Il m’a demandé si j’avais moi aussi ressenti ça. Ça m’a fait réaliser que cette vie avec le handicap est la même pour tout le monde. Mes amis proches ont aussi vécu ce genre d’expérience donc je me suis senti vraiment connecté à cette émotion.

Léane : Que retiendrez-vous de cette semaine remplie en rencontres et partage ?

PJ : C’était incroyable ! Honnêtement, j’aimerais revivre ça. Je suis allé en date avec un groupe de PADO. Ce moment est toujours très présent dans ma mémoire. Pendant la semaine je suis passé sur des défilés de la Fashion Week, j’ai cuisiné avec un chef, visité des musées et vu la Tour Eiffel. Toutes ces nouvelles expériences m’ont inspiré musicalement.

Léane : Un dernier mot pour les PADO ?

PJ : A la prochaine PADO ! I love you, je vous aime.

Avant de quitter Paris, PJ laisse un dernier cadeau à ses fans : il dévoilera le 9 juillet prochain “Bucket Hat”, un titre inédit en duo avec Jiseok. Et pour celles et ceux qui souhaitent les retrouver sur scène, le groupe sera en concert à Lille le 14 juillet. L’été s’annonce bien rempli!