Nous y voilà ! L’Europe ! Plus que Londres et Amsterdam avant la clôture de la tournée. Et il y a des soirs où l’on comprend que la légitimité sur scène ne se joue plus selon les règles établies. 

L’art du lien

À Londres, Jin ne cherche ni à dominer par la virtuosité, ni à rivaliser sur le terrain de la performance technique. Il s’avance comme il est : sans masque, sans artifice, prêt à faire voler en éclats les codes de la pop star classique. Ce soir-là à l’O2, Jin ne se contente pas d’occuper la scène. Bien sûr, il est là, mais il la transforme surtout en espace de liberté, de récit partagé, de complicité avec le public. Là où tant d’artistes cherchent à impressionner, il choisit de relier, d’inviter, de raconter. Sa légitimité, il la construit dans la rupture, dans l’audace de l’imparfait, dans l’art du lien.

Dès les premiers instants, la salle perçoit qu’elle n’assistera pas à un concert traditionnel. Maintenant, on le sait. Jin détourne les codes en improvisant, interrompant, jouant avec les rares moments de silence comme avec les éclats de rire. La setlist ? Personne n’a dit qu’il souhaitait faire du Beethoven. Il n’hésite pas à s’écarter du programme, à revenir sur une blague, à transformer un moment de flottement en running gag.

Loin de la démonstration, Jin cultive l’imprévu. Sa force ne tient pas à la précision de l’organisation de ses chansons, il n’est pas producteur. Il ose les maladresses, les détourne en clins d’œil, et c’est précisément là que naît le lien. Sur scène, il n’est ni professeur, ni idole inatteignable, mais un conteur, un passeur, un animateur qui invite chacun à entrer dans la danse, à se reconnaître dans l’imparfait, dans l’humain.

Et si c’était ça l’avenir des concerts ?

À l’O2, la scène devient un salon géant, une fête de quartier où l’on partage autant qu’on écoute. Jin cherche moins à imposer un récit, qu’à le co-construire . Sans le dire, on comprend qu’il dépend du public, pas parce qu’il n’est pas en capacité de se produire sans quiconque, mais par amour du lien humain. Chaque spectateur devient acteur du souvenir, chaque ovation s’inscrit dans la trame du spectacle. C’est là, dans cette liberté, cette proximité, que Jin trouve sa pleine légitimité : non pas en maîtrisant chaque note, mais en orchestrant l’instant, en faisant de la scène un espace commun.

Jin tisse un récit, ponctué d’anecdotes, de confidences. Entre deux chansons, il s’arrête, observe la salle, capte un regard, rebondit sur un panneau brandi dans la foule, improvise un échange qui n’était écrit nulle part. Il raconte, relie, invite chacun à revisiter ses propres souvenirs à travers les siens.

Tous droits à HYBE Corp. via Demona Lauren Press

Un homme qui aime l’humain

Non sans rappeler tous ces épisodes à Malte, pour les amateurs de “BTS Bon Voyage” dans lesquels il s’arrête à chaque coin de rue, le regard qui furète à la recherche d’un passant. Il veut dire bonjour, il veut discuter. Même s’il ne maîtrise pas la langue, il parlera alors avec les mains s’il le faut.

Son humour, souvent absurde, n’est jamais gratuit. Certes, il est naturel, mais il sert aussi à désamorcer la distance, à créer une complicité immédiate. Jin n’hésite pas à détourner ses propres chansons, à jouer avec les attentes, à glisser une storytime personnelle là où l’on attendrait un simple refrain. Il évoque les moments partagés avec Bangtan, les souvenirs de tournée, les maladresses devenues légendaires, et on peut lui faire confiance pour lui. Bref, il tisse ainsi une toile où chaque spectateur retrouve un peu de soi.

Un conteur à Amsterdam

L’histoire se poursuit ainsi au Ziggo Dome d’Amsterdam. Peut-on sentir que la tournée touche à sa fin ? Pas vraiment. Son conte n’est pas encore terminé. Jin refuse d’endosser le costume de la pop star traditionnelle qui anime la dernière date de ses remarques larmoyantes. Là où tant d’artistes s’enferment dans la quête de la performance parfaite, il ne craint pas le silence, il ne masque pas ses hésitations, il transforme l’accident en moment de grâce. À chaque détour, il rappelle qu’on peut être légitime sur scène sans jamais chercher à être irréprochable et tellement prévisible.

Cette rupture, Jin l’assume pleinement. Il détourne les codes du live : un solo qui se fait collectif, une salle qui devient théâtre, une chanson qui s’interrompt pour un fou rire. Il ose l’absurde, l’autodérision, la proximité, et fait de la salle une extension de lui-même . 

“Run Jin” et puis c’est tout

En refusant la posture de l’idole inaccessible, Jin invente un nouveau rapport à la scène. Tout est un peu plus libre, plus poreux, plus moderne. Il ne s’agit plus d’impressionner, mais de fédérer. Nombreuses sont les personnes qui s’interrogent à ce jour sur l’avenir du concept “concert” au vu des performances de plus en plus folles pour justifier des prix de plus en plus démentiels. Doit-on se transformer en Clark Kent pour monter aujourd’hui sur scène ? Faire un featuring avec un Plutonien ? La légitimité de Jin n’est, quant à elle, pas affaire de technique, mais de vision.

Il ne veut pas d’un temple de la pop, pas parce qu’il ne pourrait pas le prétendre, mais parce que, quelle que soit la direction prise, le naturel revient toujours au galop. Il aime le plaisir d’être ensemble, la liberté qu’il s’accorde et qu’il accorde à son public.

Après une dernière mission à Amsterdam, Jin le farceur, Jin l’animateur, Jin le tonton trickster tire sa révérence pour cette tournée. Mais, il reviendra. Avec les copains, cette fois-ci.

Dans ce “one man show pop”, Jin aura prouvé que l’essentiel n’est pas de briller seul, mais de faire briller le collectif, même quand il est seul. Et c’est là, plus que jamais, qu’il se distingue de tous les autres.

Coordination & contenu médiatique : Demona Lauren
Photographie : HYBE Corp.
Assistance reporter : Minolie Ramis, DL Team

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Posted by:Demona Lauren

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