Portée par une quête d’identité plurielle, la trajectoire de Min Yoongi, à la fois compositeur, producteur, rappeur, et figure centrale de BTS, s’impose comme l’un des récits artistiques les plus singuliers de la scène rap contemporaine. À travers ses multiples persona, de l’introspectif Agust D au doux amateur de tangerines Suga, Min Yoongi façonne un langage universel, oscillant entre confession brute, engagement social et expérimentation sonore.
C’est cette complexité, ce jeu de miroirs et de masques, que la réalisatrice Irina Lavrik explore dans son documentaire, conçu comme un espace de dialogue entre disciplines, cultures et sensibilités.
Derrière la caméra, Irina orchestre une polyphonie de regards, de la parole d’experts, de collaborateurs à la ferveur de son propre auditoire, pour tenter de saisir ce qui fait de Min Yoongi un “héritage vivant” : un artiste dont l’œuvre, loin de se limiter à la pop de son pays, questionne la condition humaine, la douleur, la persévérance, la solitude et la possibilité de rebondir sans cesse.
Mais comment saisir l’insaisissable ? Comment filmer ce qui se dérobe ?

Bonjour Irina, c’est un véritable plaisir de te recevoir aujourd’hui ! L’an dernier, tu as porté une exposition remarquable à Daegu, sa ville natale, qui a rencontré un vif succès. Tu reviens aujourd’hui, avec une équipe toujours aussi passionnée et engagée, et dont je suis ravie de faire partie moi-même en média, avec un documentaire intitulé « Min Yoongi : The Voice of a Generation ».
Bonjour Lauren ! Je suis vraiment ravie d’avoir l’opportunité de parler de mon projet. Ce n’est pas juste un film documentaire, mais une exploration profonde de l’influence de Min Yoongi, qui va bien au-delà du monde musical.
J’ai essayé de montrer comment Yoongi, à la fois membre de BTS et artiste solo, façonne le paysage culturel et contribue à la diffusion de la culture coréenne. Le film analyse son impact social positif et le rôle qu’il joue dans la construction de l’image de la Corée à l’international.

Comment est née l’idée de ce film ? Y a-t-il eu un déclic, une rencontre, une œuvre, un événement, qui t’a poussée à te lancer dans ce projet ?
L’an dernier, plein d’événements m’ont permis de réfléchir à la façon dont la sphère médiatique, et surtout les médias coréens, abordent Min Yoongi. J’ai eu l’impression que sa contribution majeure, que ce soit comme artiste ou producteur musical, à la promotion de la culture de son pays, n’était pas reconnue à sa juste valeur.
Je ne me fais pas d’illusions : mon travail ne changera pas tout, mais pour moi, c’est une réponse personnelle à cette injustice.
La Corée et moi, on est liées par bon nombre d’activités. Je suis fondatrice du Centre Culturel International pour le Développement des Relations Culturelles Russo-Coréennes, qui s’appuie sur l’influence mondiale de BTS pour promouvoir la culture coréenne en Russie ; et je suis aussi Reporter Honoraire pour le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme sud-coréen. Cette double casquette me permet de voir l’influence de Min Yoongi sous différents angles, de comprendre le contexte de son œuvre et d’évaluer sa contribution à la fois comme actrice de l’échange culturel et comme observatrice.
C’est en tant que reporter que je veux sortir ce documentaire, pour offrir au public la possibilité d’entendre des points de vue variés et de se faire une opinion sur Min Yoongi à partir d’analyses d’experts, plutôt que de jugements biaisés qu’on retrouve encore dans certains médias.

Comme tu viens de le dire, le film explore les différentes facettes de sa personnalité : artiste, producteur, voix sociale, alter ego Agust D… Comment as-tu choisi d’articuler ces identités à l’écran ?
Premièrement, je voulais mettre en avant Min Yoongi lui-même. Les personnes qui l’observent et étudient son travail créatif ont joué un rôle clé pour révéler sa personnalité. J’ai inclus dans le film des interviews de professeurs d’université spécialisés dans la culture coréenne, de représentants des médias, de personnalités culturelles et musicales, ainsi que des experts.
Chacun, avec son expérience et ses connaissances, a apporté son regard, dessinant un portrait pluriel.
Y a-t-il un aspect de sa personne que tu trouves sous-estimé ou mal compris par le public international ?
Oui, il y a un aspect de la personnalité de Min Yoongi qui, à mon avis, est souvent sous-estimé, ou du moins pas vraiment compris. Je partage totalement l’avis de Frankie Biggz là-dessus.
Le talent de Min Yoongi comme producteur musical reste souvent dans l’ombre de ses activités sur scène.
Beaucoup admirent son talent de rappeur et de parolier, mais on insiste moins sur le travail colossal qu’exige la création de sa musique. Il ne se contente pas d’écrire et de performer : il produit, arrange, choisit les sons, façonne toute l’atmosphère de ses morceaux. Sa vision de producteur se sent dans sa capacité à mélanger une grande variété d’éléments pour créer des sons uniques et marquants. Ça demande non seulement du talent, mais aussi de l’intuition, de l’audace dans l’expérimentation et une véritable compréhension des tendances musicales.
Le public international se concentre plus volontiers sur sa présence sur scène, sur ses textes très personnels et profonds. Mais derrière cette façade, il y a un travailleur acharné, stratège, talentueux, qui façonne activement le son de la nouvelle musique coréenne. Sa contribution à l’industrie musicale, tant au sein de BTS qu’en solo, est vraiment majeure, et j’espère que le documentaire permettra de mieux révéler cette facette parfois invisible mais essentielle de son talent.

Ironiquement et en dépit de son statut public, c’est quelqu’un d’assez discret, pour ne pas dire secret. As-tu eu l’impression de faire face à un fantôme – ou, plutôt désarmant de sincérité ?
Je ne dirais pas que c’est un fantôme, mais plutôt quelqu’un avec un univers intérieur très riche, qui n’est pas toujours prêt à tout dévoiler. Sa sincérité peut vraiment désarçonner, mais elle est dosée, elle se manifeste à certains moments précis. Il protège son monde intérieur des autres. Je dirais donc que j’ai rencontré non pas un fantôme, mais quelqu’un qui sait parfaitement équilibrer l’expression sincère de son “moi” et la nécessité de se préserver.
Y a-t-il un aspect de son identité qui t’a surprise, ou même déstabilisée, au fil de tes recherches et rencontres ?
Non, honnêtement, il n’y a pas eu d’aspect de sa personnalité qui m’ait vraiment surprise ou déstabilisée pendant mes recherches. Au contraire, à travers les différentes facettes de son image publique et de ses manifestations personnelles, une harmonie intérieure est apparue, qui m’a semblée… naturelle.
Sa vision du monde, sa sincérité, sa façon d’aborder la créativité – tout cela n’a pas provoqué le sentiment de rencontrer quelque chose de radicalement différent, mais plutôt quelque chose de profondément familier, comme un écho de valeurs et d’aspirations humaines universelles.

À ton avis, qu’est-ce qui fait la singularité de Min Yoongi pour le public ? Pourquoi ce jeune homme de D-Town a-t-il autant marqué sa génération ?
Pour moi, l’unicité de Min Yoongi, ce qui lui a permis d’avoir un impact aussi fort sur sa génération, réside dans la combinaison de deux éléments essentiels : une authenticité inébranlable et une connexion sincère et profonde avec son public.
Il faut souligner que, comme tous les membres de BTS, il a su préserver son authenticité tout au long de sa carrière fulgurante.
De nos jours, on doit souvent s’adapter aux tendances et à la pression de l’industrie, mais lui fait preuve d’une fidélité étonnante à ses racines et à ses valeurs. En tant qu’artiste et producteur, il n’a pas peur de partager sa vision, ses expériences, même celles qui dépassent l’image “idéale” attendue.
Ses paroles, souvent centrées sur la difficulté, la quête de soi, la santé mentale, touchent les gens car elles viennent d’une expérience sincère. Il ne cherche pas à être quelqu’un d’autre, il se montre tel qu’il est, avec toutes ses complexités et ses forces. Cette honnêteté désarme et attire, surtout la jeune génération, qui valorise la sincérité et cherche des modèles capables d’assumer leur vulnérabilité.
Min Yoongi oscille constamment entre cette confession intime que tu évoques, les traumas, les doutes, les souffrances, et une forme de distance, parfois ironique ou désabusée, donnant parfois l’impression d’un certain détachement vis-à-vis des gens, des événements, de tout ce qui l’entoure. Comment interprètes-tu cette tension ?
J’y vois une forme de maturité, de préservation de soi, et en même temps une réelle ouverture à la connexion profonde. Dans son travail, surtout dans ses textes, il dévoile ses vulnérabilités. C’est comme une confession personnelle offerte au monde. Mais cette ouverture ne veut pas dire qu’il n’a plus aucune frontière.
Les moments d’ironie ou de désillusion, pour moi, sont des mécanismes de défense. C’est une distance qui lui permet de garder son équilibre émotionnel. Ce n’est pas une manière de se cacher, mais une façon de trouver un équilibre entre l’ouverture au public et la préservation de son intériorité.
Tu penses que cette dualité contribue à son pouvoir de fascination ?
Oui, cette dualité crée une aura de mystère autour de lui. On ne sait jamais vraiment quelle facette il va montrer – la plus intime ou la plus ironique.
Cette imprévisibilité retient l’attention, nourrit la curiosité et donne envie d’en découvrir plus.
Et ce jeu des personas, Agust D, Suga, Min Yoongi, permet-il, selon toi, d’explorer différentes vérités sur lui-même, ou s’agit-il plutôt d’un masque, d’une protection ?
Je pense que le jeu avec les alter-egos – Agust D, Suga, ou Min Yoongi – n’est pas tant un masque derrière lequel il se cache, ni même un simple outil d’introspection, mais plutôt un mécanisme sophistiqué qui lui permet de se révéler plus pleinement et en toute sécurité.
Notre monde n’est pas toujours prêt à accepter toute la complexité d’une personnalité. Il y a une lutte interne, une peur présente chez beaucoup : celle d’être incompris, jugé, rejeté, surtout par les proches.
Min Yoongi, qui ressent profondément ses émotions et ne craint pas de les exprimer, a probablement ressenti cette barrière.
Ces “personnalités” ne sont donc pas des masques pour cacher le vrai “moi”, mais plutôt des portails à travers lesquels il peut dévoiler différentes dimensions de son âme, en construisant peu à peu la confiance et la compréhension. C’est une manière d’exposer ses expériences profondes, en minimisant le risque d’être incompris ou rejeté, et ainsi d’ouvrir la porte à une connexion plus profonde, plutôt que d’ériger des murs.

Peut-on finalement connaître le “vrai” Yoongi ?
Peut-être que l’idée que le “vrai” Yoongi a toujours été là, se manifestant simplement de différentes façons, en montrant tour à tour une facette de son âme, de ses sentiments, de sa vision du monde, me parle davantage.
Ce n’est pas tant qu’il cache quelque chose, mais tout dépend de la façon dont on le perçoit. Mes collègues, par exemple, disent souvent “Suga” – c’est son image professionnelle. Mais j’ai toujours dit “Yoongi”. Pour moi, il s’agit plutôt de reconnaître chez lui quelque chose de familier, d’intelligible, qui ne nécessite pas d’explications particulières. Comme si l’on rencontrait quelqu’un qui nous est déjà… connu, même sans l’avoir jamais vu.
Je suis également de la team “Yoongi” donc je ne peux pas être plus d’accord avec tes dires. Tout à fait. À travers les témoignages ou analyses, as-tu perçu une évolution dans la façon dont Yoongi raconte justement sa propre histoire ? Que ce soit dans des documentaires, des interviews ou simplement dans ses albums ?
Au début, surtout lors de sa période Agust D, il se présentait comme une figure audacieuse, rebelle, presque en défi à la société. Ses premiers travaux étaient imprégnés d’énergie brute, d’agressivité, de douleur, de doutes, de colère. C’était une sorte de cri contre l’injustice, la pression, ses propres démons. Il racontait son histoire à travers une critique sociale tranchante, des images fortes, des mots sans compromis.
Mais au fil du temps, à mesure qu’il a mûri comme artiste et comme homme, on a vu non seulement une évolution, mais une transformation profonde dans sa façon de raconter. Cela ne veut pas dire que l’esprit rebelle a disparu, mais il s’est nuancé, il est devenu plus mature. On le voit de plus en plus dévoiler non seulement la complexité de son art, mais aussi la profondeur de ses émotions personnelles.
Si c’était d’abord un cri, c’est aujourd’hui une confession, empreinte de réflexion, d’introspection.
Il a appris à habiller ses expériences de formes plus poétiques, mélancoliques, parfois d’une tendresse surprenante.

Peut-on guérir en racontant ses blessures ? D’après toi, y parvient-il ?
Mettre des mots sur la douleur, c’est déjà reconnaître qu’elle existe.
C’est le premier pas pour arrêter de la nier ou de la refouler. Le fait de transformer ses émotions en mots, en musique, aide à digérer les expériences traumatiques. C’est comme sortir un souvenir douloureux de l’inconscient, le regarder en face, l’analyser, puis le reconstruire autrement, de façon plus signifiante. La musique et les paroles deviennent des outils de compréhension.
En partageant ses blessures, Yoongi crée un pont avec son public. Sa sincérité suscite l’empathie, aide les auditeurs à se sentir plus proches de lui, à le comprendre plus intimement. Cette connexion peut elle-même faire partie du processus de guérison, créer un sentiment de soutien et d’unité.
En parlant de ses déchirures, il entame non seulement son propre chemin de guérison, mais offre aussi à son auditoire la possibilité de voir qu’on peut surmonter les difficultés, et que l’ouverture dans ce processus n’est pas une faiblesse, mais une force.

En tant qu’artiste, cette fois-ci, Yoongi questionne sans cesse la notion de “succès” et de “liberté”. Penses-tu que son parcours propose une nouvelle définition de ces concepts à la génération globale ?
Son parcours montre que le vrai succès ne consiste pas seulement à atteindre le sommet, mais aussi à préserver son intégrité intérieure, à affronter ses démons, à trouver du sens dans le processus même de création et de dépassement. Il parle du prix du succès, de son revers, de la façon dont la douleur, l’anxiété, la solitude peuvent se cacher derrière la façade de la célébrité.
Pour une génération qui subit une forte pression sociale, cette insistance sur la réussite intérieure, l’acceptation de soi, et la valeur du chemin autant que du but, est essentielle.
Yoongi prouve que la vraie liberté n’est pas tant l’absence de contraintes extérieures, mais l’honnêteté envers soi-même et envers le monde. L’idée de la liberté comme état intérieur, comme capacité à s’exprimer et à s’accepter, indépendamment des circonstances, résonne avec toute notre génération actuelle.
Mais, peut-on vraiment être libre quand on est constamment exposé ?
La question de la liberté, quand on est constamment sous les projecteurs, paraît paradoxale, car en apparence, on en a le moins.
Mais je crois que la vraie liberté, spirituelle, dépend, encore une fois, bien moins des circonstances extérieures que de notre paix profonde et de la façon dont on se présente au monde. En ce sens, oui, on peut être libre tout en étant exposé, et le parcours de Yoongi en est la preuve.
Bien sûr, être sous les projecteurs, comme Yoongi, implique des limites : attentes du public, obligations professionnelles, observation constante. Ces cadres existent. Mais la clé de la liberté réside dans la posture individuelle et la façon de se percevoir.
Le parcours de Yoongi montre que la liberté, c’est surtout la capacité à construire son propre récit, à choisir ce qu’on révèle au monde et ce qu’on garde pour soi, tout en restant fidèle à soi-même.

Parlons un peu du processus créatif derrière le documentaire, qui m’intrigue. Quels ont été les plus grands défis – créatifs, logistiques, émotionnels – dans la réalisation de ce film ? Y a-t-il eu des moments de doute, de changement de direction, l’envie de tout arrêter, ou au contraire, des joies inattendues ?
Honnêtement, je ne dirais pas que le processus de réalisation du film a été marqué par de grandes difficultés ou l’envie d’abandonner. Dès le début, j’étais convaincue de la nécessité d’aller au bout, même si deux grands projets – l’exposition à Daegu et le documentaire – se sont retrouvés à avancer en parallèle à un moment donné.
Cependant, il y a eu une pause entre mars et avril.
Je me suis beaucoup questionnée sur ce qu’il fallait ajouter ou modifier, et j’ai ressenti que mes efforts n’étaient pas suffisants, qu’il manquait encore quelque chose. C’est là que j’ai décidé d’inviter des intervenants non seulement de Russie, pour élargir la diversité des points de vue.
C’est ainsi que j’ai rencontré Mme Jiyoung Lee, Lee Su Rang et Frankie Biggz. Je crois que c’est ce qui m’a apporté le plus de joie : voir leur sincère envie de participer et de partager leur regard honnête sur Yoongi. Si
Comment as-tu choisi les intervenants et structuré le récit ? Y a-t-il des voix ou des points de vue que tu aurais aimé développer davantage ?
En créant ce documentaire, mon objectif était de montrer l’influence de Min Yoongi, à la fois comme membre de BTS et comme artiste solo. Je voulais englober différents domaines où son activité laisse une empreinte : l’agenda médiatique international, la culture globale, les enjeux sociaux, et bien sûr, l’industrie musicale.
Le choix des intervenants s’est donc fait en fonction de leur lien avec ces axes. Cela m’a permis de recueillir un éventail d’opinions qui reflètent l’ampleur et la profondeur de l’influence de l’homme/artiste.
Mon intention initiale était de commencer le récit par l’impact de BTS sur la scène mondiale. Cette approche posait les bases, montrait la force du groupe, puis, progressivement, je déplaçais le focus sur la contribution individuelle de Yoongi. Cette structure voulait illustrer comment l’évidence du collectif s’entrelace avec le parcours personnel.
Si je devais approfondir un aspect, ce serait sans doute son rôle comme producteur. J’aurais aimé confronter l’avis de Frankie Biggz, figure reconnue de l’industrie occidentale, à celui d’un producteur coréen. Cela aurait permis de comparer différents regards sur la production musicale et la place de Yoongi dans ce processus.
Mais, compte tenu du contexte et de l’actualité médiatique coréenne au moment du choix des intervenants, je n’ai pas poussé plus loin dans cette direction.
On sait que toutes les personnalités publiques et certains professionnels de la musique coréenne ne sont pas toujours prêts à s’exprimer ouvertement, surtout si cela va à l’encontre du discours dominant. Ce facteur a pesé dans la liste finale des participants.
Quelle ironie quand on pense que l’artiste prône la sincérité. En tant que réalisatrice, qu’est-ce que tu retiens de cette aventure humaine et artistique ? Et surtout, ton regard sur l’homme a-t-il changé pendant le projet ?
Ce projet a été un véritable plongeon en eaux profondes, où les histoires humaines se sont mêlées à la réflexion artistique. La plus grande leçon que j’en retire, c’est l’importance de voir chaque personne d’abord comme un être humain. Dans la quête d’idéal, on oublie trop vite que derrière chaque succès, il y a une personnalité avec ses propres expériences, ses rêves, sa vision du monde.
On pourrait dire que mon regard sur Yoongi n’a pas changé, mais s’est approfondi et renforcé. Je ne voulais pas “réviser” son image, mais montrer ce que moi-même je vois en lui. Ce film m’a permis de donner forme à cette vision.

Peut-on toutefois sortir indemne d’un tel “voyage” ?
Je pense qu’il est impossible de rester tout à fait inchangé, mais je ne dirais pas que j’en ressors “abîmée”. Le fait de rester concentrée sur le travail et sur mes objectifs m’a permis de traverser ce processus en gardant mon équilibre intérieur. J’étais plus plongée dans la réalisation que dans l’analyse.
Mais cette interview, en elle-même, a été un voyage particulier. Elle m’a permis de regarder tout le chemin parcouru, d’en mesurer la portée, et de voir ce que cela signifiait vraiment.
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