#MinuteAnalyse Et si la Neurodivergence Avait Fait de Jungkook un Golden Maknae ?

Rares sont les figures aussi polyvalentes que Jeon Jungkook dans l’univers de l’art et de l’entertainment. Chanteur principal du groupe BTS, danseur virtuose, compositeur, réalisateur, peintre, athlète, a récemment révélé être atteint de TDAH à l’âge adulte. Cette annonce, faite en toute simplicité lors d’un livestream, a ouvert une nouvelle perspective sur son talent : et si sa neurodivergence avait joué un rôle clé dans la construction de son identité artistique et dans son ascension fulgurante ?

Une oreille absolue : le don du prodige
Jungkook possède l’absolute pitch, confirme dans RUN BTS, une capacité extrêmement rare qui permet de reconnaître ou de reproduire n’importe quelle note sans référence. Moins d’une personne sur dix mille en est dotée. Dans le sillage de Mozart ou Whitney Houston, il déploie une justesse et une sensibilité musicale peu communes. Producteurs et collaborateurs (Brother Su, Lim Hyung Joo) soulignent la pureté du timbre, la reproduction instantanée des intervalles, l’exactitude “à nu”, sans béquille instrumentale, un degré de maîtrise rare, même parmi l’élite.

À seulement 15 ans, Jungkook devient le Main Vocalist de BTS, le chanteur principal, celui qui porte les lignes les plus exigeantes, les harmonies complexes et les performances live les plus intenses. Ce rôle implique une rigueur extrême : il enregistre les guides vocaux, remplace les autres membres en studio, chante en direct lors d’interviews, et agit comme coach vocal pour les 6 autres Bangtan.

Dans une interview de 2021, il confie avoir chanté “chaque minute possible” pour progresser, même dans la voiture ou sous la douche. Cette obsession constructive illustre parfaitement le phénomène d’hyperfocus, typique du TDAH et décrit par le psychologue américain Dr. Russell A. Barkley, ancien Professeur de psychiatrie et de neurologie au Centre médical de l’Université du Massachusetts, de Caroline de Sud et de Virginie. Selon lui, l’hyperfocus décrit aussi une capacité à se plonger corps et âme dans une passion, finalement au point d’en faire une force motrice, au service d’un perfectionnement continu.

Neurodivergence et créativité: une alchimie ?
Souvent mal appréhendé chez l’adulte, le TDAH n’implique pas que des entraves attentionnelles. Il s’associe aussi à des traits catalyseurs de création et de performance, dans la lignée des travaux de Nancy Andreasen, spécialiste en neurosciences de la créativité. Parmi eux, une capacité à générer des idées originales, à sortir des schémas classiques, une attention totale pour une activité jugée passionnante, une vitalité qui peut se traduire par une intensité scénique et une endurance exceptionnelle, mais aussi une sensibilité émotionnelle accompagnée d’une profondeur affective qui enrichit l’expression artistique.
Son parcours semble illustrer et valider comment le phénomène peut finalement aider, de près ou de loin, à se surpasser et à exceller.

Une sensibilité à fleur de peau
Vulnérabilité affichée, doutes partagés, quête d’utilité: ses livestreams tracent le portrait d’un perfectionniste sensible. Pendant la pandémie, il souhaitait “être une petite aide” pour les petites entreprises, conscient de son influence.
“Si j’ai eu un effet sur une seule personne, cela suffit pour en valoir la peine”, écrit-il sur Weverse. Une éthique de l’impact, sobre et tenace.
Cette sensibilité, cette volonté de bien faire, sont souvent liées à une forme de neurodivergence émotionnelle, soit une empathie exacerbée, une conscience aiguë de l’impact qu’on peut avoir sur les autres.

Le touche-à-tout de génie
Car, les manifestations ne se limitent évidemment pas qu’au secteur de la musique. Jungkook joue certes du piano, de la guitare et de la batterie, compose et produit des chansons, mais il peint aussi avec talent (constituant une belle bataille avec Hwang Hyunjin), réalise des vidéos (Golden Closet Films), chorégraphie ses propres danses, et excelle dans de nombreux sports, du taekwondo à la boxe. Il a même surpris les fans en jouant de la batterie lors d’un concert virtuel. Ce foisonnement créatif est typique d’un esprit polymathe, dans l’esprit des “intelligentes multiples” selon la théorie de Howard Gardner, capable de briller dans des disciplines variées, souvent en dehors des cadres traditionnels.
Il témoigne, par la même occasion, d’une curiosité insatiable et d’une capacité à apprendre de manière autodidacte, deux traits souvent observés chez les personnes neurodivergentes.

Une nouvelle lecture du Golden Maknae
Le surnom de Golden Maknae n’est donc pas qu’un titre flatteur. Et si une part du génie de Jungkook tenait à cette architecture neurodivergente ? Difficile de nier une réalité : Jungkook est un artiste complet, sensible, engagé, et profondément singulier. Sa neurodivergence semble avoir nourri sa discipline, sa créativité et son appétence, voire sa soif, pour l’excellence dans des domaines multiples, incarnant ainsi une forme de liberté intérieure, celle de suivre ses passions et ses aspirations.