Invitée pour l’ouverture européenne par Live Nation, la DL Team rejoint la file du Bataclan en fin d’après-midi. L’air sent le métal chaud et le sucre des stands voisins. Les badges STAY AWAKE brillent à la lueur des vitrines. On entend, par vagues, des refrains qui s’essaient déjà à mi-voix. Devant les portes, les WENEE ont ce calme particulier des soirs qu’on attend depuis longtemps: chacun s’est donné rendez-vous sans se le dire, un peu coiffé, un peu nerveux, sur son 31.

Dans la salle, seule la fosse est ouverte. Ce format change la perspective: on distingue les traits, on devine les conversations, on sait qui vient en bande et qui vient seul. À 20h, BLUE monte d’un cran le son de la salle et le refrain se met à circuler naturellement. C’est là, on y est. L’écran s’allume, VCR bref, le noir se coupe net et Better Than Me ouvre la soirée. Wonho arrive sans coup d’éclat inutile avec son costume sombre à paillettes fines. Le décor n’a pas besoin d’en faire trop, l’artiste se veut proche de son public.

WITH YOU puis EYE ON YOU s’enchaînent proprement. Les danseurs encadrent la scène avec justesse, assez présents pour dessiner la ligne, jamais envahissants. On sent une façon de respirer ensemble, de caler le tempo sur l’écoute de la salle. Il prend la parole sans rallonge, glisse deux détails concrets sur sa journée parisienne, fait d’un plat goûté, d’un footing matinal le long de la Seine, et c’est tout ce qu’il faut pour ouvrir la conversation. BLUE allège l’atmosphère; on voit les visages se détendre, les épaules se balancer. BEST SHOT ajoute du nerf, l’éclairage se faisant plus franc. Un passage chorégraphique au sol se perd un peu pour ceux du centre. Mais c’est un détail vite remplacé par la justesse de l’ensemble. Devil referme ce premier bloc sur une tonalité plus sombre. Et ça, on aime.


Le cœur de la soirée bascule au calme. Une chaise, un micro, une lumière plus douce. Stranger, Losing You, Close prennent leur place sans forcer. On entend les respirations entre les phrases, on voit quelques yeux briller. Les WENEE allument leurs téléphones avec des filtres colorés distribués plus tôt; le halo change la texture de la salle et tamise les angles. Par instants, l’artiste se tait pour laisser monter la voix du public. Oui, il écoute vraiment, sourit, reprend.

Lorsqu’un battement s’improvise et que le plancher vibre sous les pieds, il lance “Il y a un métro au-dessus ?”. Tout le monde rit, la tension se relâche, et l’on repart. Il explique sans le dire trop longtemps ce que signifie STAY AWAKE pour lui: rester présent, garder le fil avec ceux qui sont là, ne pas laisser la flamme s’endormir.

La température remonte avec Ain’t About You et 24/7. Le jeu reprend: échanges taquins avec les danseurs, clins d’œil vers les premiers rangs. Crazy déclenche la clameur dès les premières secondes. Le dance break trouve, pour sa part, la satisfaction immédiate que ce format de salle rend si bien. Puis viennent les pages nouvelles, celles qui racontent où l’artiste veut aller. MALA frappe droit avec sa rythmique percutante. Down, elle, vise le club. La chanson n’est pas encore sortie, mais la salle connaît déjà des bribes. Des lèvres anticipent, des téléphones tremblent au-dessus des têtes, juste la joie simple d’être “dans le coup” avant l’heure. What Would You Do vient finalement calmer les quelques ardeurs.

Lose et Open Mind installent le dernier palier avant le noir. Enfin ! On les attendait tant. On retrouve ce qui a fait la signature de son ère solo: sensualité et précision athlétique dans les mouvements. La scénographie reste à hauteur d’humain avec quelques confettis retenus dans l’air comme des paillettes de fête, couleurs sans agressivité, caméra de plateau qui capte les bons angles pour ceux du fond. Noir. Respirations. Rappel. Ce n’est pas terminé.


Wonho arrive en total look merch de tournée, casquette vissée, et Somebody réchauffe l’espace en quelques mesures, comme si l’on passait de la scène au salon. Les danseurs traversent les allées, saluent, plaisantent, arroseront plus loin un bord de fosse. Down revient en mode after, lumières club. Il relance ensuite Better Than Me, puis au milieu des cris, les danseurs l’aident à retirer le t-shirt. Qu’attendre d’autre qu’une salle qui explose une dernière fois ? Juste après avoir pris une photo de groupe, FLASH met un terme à la soirée sous une pluie de confettis. La lumière se relève doucement; personne ne bouge vraiment, comme si la sortie devait attendre une battue de plus.


Dehors, la nuit a changé de ton. On entend des bribes de morceaux fredonnés, des “tu te souviens quand…” répétés en boucle, des rendez-vous pris pour Bruxelles ou Londres. Les stands remontent leurs rideaux. La façade du Bataclan renvoie les reflets des téléphones qu’on compare déjà. Ce qui reste n’est pas une image unique mais un refrain qu’on croyait connaître et qu’on vient de recharger ou encore la promesse de titres nouveaux dont on a déjà une sensation précise. Ce n’est pas grave, on la chantera à nouveau lors de son prochain passage.

L’été avait été l’occasion d’une diagonale pour Wonho en Amérique latine avec Santiago, São Paulo, Monterrey, Mexico City, avant que l’Europe nes’ouvre, cette fois, bien plus large qu’en 2022. Paris en départ, puis Madrid, Londres, Bruxelles, Tilburg, Cologne, Berlin, Hambourg, Varsovie et Helsinki. La tournée est plus longue, mais on devine surtout un album en travail, en toute discrétion.

Coordination & Contenu médiatique : Demona Lauren
Assistante : Minolie Ramis

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Posted by:Demona Lauren

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