Dans cet entretien, Žilvinas Majauskas partage l’univers qui guide sa photographie : la musique, le cinéma, la spontanéité des instants vrais. Il y parle de ses références, de sa recherche d’un style personnel, et de la manière dont il utilise la lumière comme matière première. L’interview explore sa vision artistique, son rapport à Paris, ainsi que les intentions et les hasards derrière l’une de ses séries récentes.
Interview :
Si ta photographie était une musique, laquelle serait-elle ?
Ce serait un morceau de R&B moderne ou de hip-hop. Parfois le travail que je fais ne correspond pas exactement à ça, mais c’est ce vers quoi je tends.
Kendrick Lamar et Frank Ocean sont dans mon esprit quand je crée quelque chose. Leur musique m’inspire. Et l’esthétique des clips de Kendrick, c’est exactement ce que j’aime et ce que je vise.
Si tu devais choisir un film pour définir ton style, lequel serait-ce ?
Je ne suis pas sûr de pouvoir en choisir un seul. Mon style est très influencé par le cinéma — la composition, les couleurs, l’atmosphère, etc.
Mr. Robot, True Detective, le dernier Batman, Dune. C’est juste magnifique. Parfois ce style ne fonctionne pas pour ce que je fais, mais mon objectif est de trouver mon style véritable et d’être reconnu pour cela.
Si ton appareil photo était un objet du quotidien, lequel serait-il ?
Je dirais un carnet. Parce que pour moi, la photographie consiste à capturer des moments et à conserver des souvenirs. Quand cela devient un travail, ça peut perdre sa véritable intention. Ce n’est pas une question de perfection, mais de sauvegarder des instants qui comptent, même les plus petits.
Si tu devais décrire Paris à travers une saveur ou une odeur, laquelle choisirais-tu ?
Probablement le goût et l’odeur des pâtisseries. Parfois, quand tu marches, tu sens ça dans les rues, et c’est incroyable. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres odeurs ici, mais restons positifs.
S’il y avait un moment que tu n’as pas encore capturé mais que tu aimerais photographier, lequel serait-ce et pourquoi ?
Professionnellement, ce serait un shooting avec un artiste que j’apprécie, acteur ou musicien. Mais pas dans la manière habituelle de ce genre de shooting — quelque chose de plus personnel, plus détendu.
Personnellement, je pense que je le reconnaîtrai le jour où je le capturerai.
Peux-tu nous en dire plus sur ton approche technique — lumière, matériel, post-production — pour créer cette atmosphère ?
Cette séance n’était pas prévue, elle est née d’une lumière exceptionnelle ce jour-là. La lumière était belle, alors on a fait un shooting très rapide avec elle. Rien de spécial, juste de la lumière naturelle et la recherche du meilleur spot, c’est tout. J’aime suivre la lumière et la laisser travailler pour moi.
Qu’est-ce qui t’a attiré vers le sujet de cette série, et quelle histoire ou émotion voulais-tu transmettre ?
Honnêtement, il n’y avait pas d’intention particulière avant de shooter. C’est devenu quelque chose après. Et j’adore ça. Chacun peut y voir ce qu’il veut. Chacun peut ressentir ce que ça lui fait.
Pour moi, c’est juste un dimanche après-midi tranquille, à jouer avec la lumière et le modèle.
L’une des photos a d’ailleurs été utilisée pour une pochette de rap en Lituanie — on m’a contacté après l’avoir vue en ligne.
C’est ça la beauté de ce processus : chacun peut y trouver quelque chose pour soi.
Lien : https://youtu.be/5WTBsYaJkKU?si=0mTOVdH2ic4sKZ83
SITE INTERNET: https://www.majauskas.art/about
Blender Bookmagazine 