C’est notre artiste soul française préférée, nous avons donc rencontré Lisa Spada, à l’occasion de son concert au Sunside le Dimanche 3 Juin prochain.
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Instagram:
@lisaspada
Site web:
www.lisaspada.com
Petite présentation? D’ou viens tu?
Je suis Lisa Spada chanteuse, auteure compositeur j’évolue depuis quelques années dans le monde de la soul et du jazz à Paris. J’ai sorti deux albums et suis en train d’en préparer un 3ème. J’ai organisé pas mal d’événements musicaux dont un qui rassemble une trentaine d’artistes sur scène, musiciens, chanteurs et danseurs qui s’appelle “Let’s get Together”. Je suis actuellement aussi en train de me tourner vers le théâtre et le cinéma.
Tu te souviens de ton premier contact avec la soul ?
Il remonte à l’enfance avec les disques d’Otis Redding, de Ray Charles et surtout d’Aretha Franklin que j’ai écouté en boucles pendant des années. J’ai la collection complète de tous ses albums. Et puis toute mon adolescence avec les groupes de new jack et de r’n’b et le hip hop bien sûr. C’est notre génération, c’est vraiment ma culture musical.
Tu chantes, tu organises des events, tu donnes des cours? c’est une suite logique pour toi?
Pas forcément. La suite logique c’est de se concentrer uniquement sur son projet solo, de le faire évoluer, de pas le lâcher d’un poil un seul instant. Mais les temps ont bien changé depuis les années 60/70 où on pouvait espérer faire carrière en étant juste chanteur. Aujourd’hui il faut être multifonctions, savoir créer les opportunités, des projets car ils ne viennent pas miraculeusement à soi. Donner des cours c’est un peu différent. On va dire que ça fait parti de la transmission qu’on ressent de passer à un moment donné dans un parcours. ça se fait de manière très naturelle dans le monde de la danse par exemple. En musique c’est moins évident. C’est même pas souvent très bien perçu.
Family Tree , ton dernier opus as t’il eu de bon retours?
Oui il a eu des très bon retour, il a été écouté et j’ai eu beaucoup de super écho. Mais Les gens ne savent pas quoi en faire au final quand c’est un français qui produit ce genre de musique. C’est un album qui est presque trop ambitieux pour la France. Il est produit comme un album anglo saxon, il est en anglais mais là encore difficile que ça passe dans ce sens. L’album est clairement hiphop soul mais ici en France il est perçu comme r’n’b donc mal vu par certain média. Mais avec cet album d’autres “attendent” la suite, même si on est jamais vraiment attendu. Juste faut continuer à produire des choses, continuer à faire de la musique. C’est la chose principale à faire.
Il t’a permis de faire de la scène comme tu le souhaites?
J’ai tout fait sans label ni tourneur donc j’ai fait autant de scène que j’ai pu. Je l’ai défendu pendant 1 an dans des festivals, des scènes sur Paris. Ma sortie d’album s’est faite au New Morning et il y avait plein de monde. J’ai faist tout ce qu’on peut faire sans structure.
Les médias ont bien relayé sa sortie?
À mon niveau oui je peux dire que j’ai eu quand même un certain relais dans les médias spécialisés. Mon attachée de presse a réussi en tout cas à me faire identifier et à faire écouter ma musique par les critiques et journalistes. Et encore une fois les écho globalement ont été bon. Mais un petit poisson comme moi ne peut pas au final entrer en compétition avec des artistes qui sont en label ou maison de disques bien sûr.
Il y a eu une grosse effervescence autour de la soul, il y a quelques années, qu’en est il maintenant?
Elle reste identique pour le public mais toujours autour d’artistes anglo saxon. En France la porte s’est ouverte et refermée avec Ben l’Oncle Soul qui l’a d’ailleurs parfaitement incarnée mais ce n’est pas la culture de la France. On préfère miser sur du r’n’b de mauvaise qualité pour bien enfermer les gens dans des catégories et jeter la clé avec. Pour moi c’est quasi politique. Vaste sujet. Le reste des artistes soul en France c’est que de l’indé et les médias ne s’y intéressent pas du tout. Même les productions ne veulent pas investir dans des shows comme “Let’s get Together” qui pourtant font salles comble à chaque fois et réunissent justement la crème des artistes soul français.
On t’a vue sur des événements de danse comment s’est faite la connexion avec le milieu?
Elle s’est faite grâce à mon compagnon qui est danseur. Du coup petit à petit j’ai fais plein de rencontre, j’ai pris des cours, j’ai été à plein de battle, ça m’a énormément motivée car l’esprit qui se dégage des évents de danse est hyper positif et très créatif. J’aime aussi beaucoup l’esprit des trainings où les danseurs s’entrainent ensemble, échangent, s’entraident. Il n’y a pas ça en musique.
Et puis je collabore aussi avec des danseurs comme Babson et le crew des Serial Stepperz notamment sur la création “Basic” ou dernièrement le 10ème anniversaire du crew qui a eu lieu à la Place. Mais aussi avec des danseurs comme Niako sur son event qui a lieu en Italie. J’ai envie de créer des ponts entre le monde de la danse et de la musique.
Qu’est ce qui manque à la scene Soul Parisienne selon toi?
Rien. Juste l’intérêt des média et des labels pour développer ce type d’artistes.
Quel sont tes projets sur 2018?
Un 3eme album, du théâtre et du cinéma.
Est ce que tu arrives a vivre totalement de ta musique?
Non pas du tout. Je dois travailler pour d’autres artistes pour espérer maintenir mon statut d’intermittent. C’est pas glamour mais c’est la réalité.
La plus grosse difficulté selon toi pour un artiste indé?
L’argent et la confiance en soi.
Au niveau vestimentaire, comment tu définirais tu ton style?
Casual chic ?
Ta paire de chaussure préféré?
Toutes les baskets qu’on puisse trouver dans le monde
Ton artiste préféré?
Fédérico Fellini
Ton Compositeur préféré?
Nino Rota
Qu’est ce que tu écoutes en ce moment?
Solange, Sampha, Piers Facini, Kamasi Whashington, Binker & Moses
Ton petit mot de la fin?
KEEP THE FAITH !
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