Ce n’est pas Jaehyeong qui dira le contraire. À peine arrivé qu’il s’empresse de rappeler que cela faisait très, voire trop, longtemps que le groupe ne s’était pas produit sur le sol américain. The Rose qui inclut Woosung, Hajoon, Dojoon et Jaehyeong lui-même, est finalement revenu dans une des plus grandes villes américaines il y a quelques semaines. Chicago avait ouvert le bal de la tournée HEAL TOGETHER, faisant partie de la promotion de leur tout nouvel opus et premier album au complet, à savoir HEAL.

Quelques heures avant Halloween et la tragédie d’Itaewon qui a secoué la Corée du Sud, le groupe a pu se produire au Buckhead Theatre où les Black Roses, le crew de supporters du groupe, les attendait bien des heures avant la performance. Des roses toutes fraîches et en papier les accueillent en signe de reconnaissance et surtout d’appartenance à la communauté du groupe indie.

Comme à son habitude, le Buckhead Theatre ouvre ses portes autour de 19.30. Cette jolie salle de cinéma vintage avait été restaurée en 2010 pour pouvoir accueillir un total de 1 800 spectateurs lors de divers spectacles comme celui de The Rose. Un environnement parfait pour un tel groupe. C’est donc sans tarder que le groupe débute, et ce, sans ouverture ni groupe de première partie. Aussitôt présents sur scène, c’est la voix de Woosung qui se fait entendre et indique aux Black Roses l’arrivée du groupe sur la scène sur « Definition of Ugly is ».

« Insomnia », puis « She’s in the rain » lui font suite, avant que Woosung reprenne le micro, cette fois-ci pour délivrer un morceau solo, « Modern Life » qui est issu de son récent album MOTH. Suite à son interlude, le groupe s’arrête et prend le temps de se présenter. Avant toute chose, ils tiennent à remercier le public d’Atlanta pour leur fidélité au fil des ans et d’avoir pris le temps de venir les voir sur scène. Après la performance de « California », le groupe reprend son temps pour raccorder quelques instruments avec calme et placidité pendant que Jaehyeong se rapproche du public pour échanger avec les Black Roses.

Les chansons reprennent sous une toute nouvelle lumière. « RED » commence finalement sous les acclamations de la foule et bercée de halos violets. C’est à ce moment-là que les lightsticks qui flottent dans la salle s’entourent des mêmes tons. « I Don’t Know You », puis « Candy (so good) » ravissent le public attentif et surtout connoisseur.

Après tout, The Rose est probablement l’un des groupes à avoir réussi à former l’une des communautés les plus ferventes et les plus fidèles. Bien que des jazzmen avides de découverte phoniques ne puissent que trouver leur intérêt à leurs shows, le public du groupe est très souvent formé d’individus qui connaissent tous leurs titres et ont suivi leur évolution. Une première pour un groupe de nature indie, mais dont la réputation est bien plus « grand public » qu’on ne le pense.

Curieux au sujet de la réception du dernier album, le groupe s’arrête à nouveau pour s’entretenir avec le public afin de leur demander s’ils avaient tous écouté le dernier opus et quel en était leur titre favori. Cela faisait des mois que The Rose travaillait sur cet album avant de finalement pouvoir le sortir sous Transparent Arts en octobre dernier. Et compte tenu des événements de ces dernières années et de leur pause relative qui les a accompagnés, cet album représente bien plus qu’une simple collection de titres.

« Merci » a été la première réaction des Black Roses à l’évocation de cet album si spécial. Bien que la pause en question fût liée au service militaire obligatoire en Corée pour les hommes, le groupe a également vécu un changement d’agence après la gestion plus ou moins bancale de J&Star Entertainement. La création de leur propre label Windfall et le soutien de Transparent Arts durant la transition a énormément marqué l’identité du groupe et de leur nouvel album, HEAL.

« Le concept central de cet album était thérapeutique. Nous en avons parlé, nous nous sommes remémorés les premiers temps du collectif, le bon vieux temps, les raisons qui nous ont poussé à nous investir dans la musique, à créer des chansons, le pourquoi de notre présence ici ce soir. Nous nous sommes dits que cet album pouvait panser tout ce qu’il s’est passé, nous guérir et vous aussi. Merci pour tout. »

Woosung

Difficile d’exprimer ce que l’on garde sur le cœur depuis si longtemps. Tel était ce qui se lisait dans les yeux de Dojoon qui remercie d’emblée Woosung d’avoir pris le courage de placer des mots sur des idées qu’ils partageaient tous dans le groupe. Le groupe a traversé bien des épreuves, tout comme les gens présents dans la salle, ce que Woosung considère comme la raison légitime d’établir un héritage ensemble à travers l’album HEAL.

En faisant référence au titre « See-saw » qu’il a écrite lui-même, Jaehyeong s’exprime :

« J’ai moi-même passé des moments difficiles durant lesquels j’étais perdu. Aujourd’hui, j’ai envie de vous partager mon histoire à travers cette idée de guérison. Je crois sincèrement que tout le monde passe, un moment ou à un autre, par des périodes difficiles. Et si ma musique peut aider cet individu à mieux se sentir, rien ne peut me rendre plus heureux. »

Jaehyeong

C’est en toute logique que l’ambiance reste aussi nostalgique et curative durant les chansons qui suivent : « Chilhood », « I.L.Y. », « Shift » ou encore « Time ». Le groupe tente de réchauffer les cœurs en interprétant « Yes », collaboré signé aux côtés de l’interprète australo-philippin James Reid. Après un court acapella de Dojoon sur fond de Black Roses durant un autre ment, le groupe lance « Sorry », « Beauty and the Beast » et surtout « Cure » sur laquelle les Black Roses révèlent des bannières créées spécialement pour le concert.

La bannière arrive à point nommé pour la fin du concert, car The Rose n’avait encore que « Sour » en boîte à offrir pour cette nuit d’introspection. Le concert se termine sur une note très spéciale. Le groupe remercie tout le monde d’être venu, d’avoir partagé ce moment spécial avec eux et d’avoir pris la décision de guérir ensemble. La lumière s’éteint.

Après être sortis pendant un moment, le groupe revient finalement, cette fois-ci vêtu des tee-shirts de la tournée pour échanger une dernière fois avec le public dans une ambiance festive et bon enfant. Ils décident d’interpréter un dernier titre, « Black Rose » clairement destiné au public.

Ce n’est toutefois pas la dernière fois que l’on revoit The Rose, car nos chemins se croiseront à nouveau ce weekend à Mexico City.

Et, puisque l’on dit bien « pas 2, sans 3 », nous nous verrons pour une dernière fois avant la fin de la tournée mondiale, en 2023, rappelons-le, à Londres le 14 février pour la Saint-Valentin.

La tournée ne prendra fin qu’après leur passage an Amérique du Sud, puis en Europe le 19 février 2023 avec une dernière date à Barcelone, Espagne.

Crédits review : Demona Lauren

Crédits photos: Demona Lauren Team, Amor Maia

Remerciements spéciaux: Transparents Arts, A. et M. pour la collaboration promotionnelle sur la tournée entière et la confiance accordée.

Posted by:Demona Lauren

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