La mode ou la Haute couture, dans ce qu’elle a de plus noble, s’est toujours imposée comme un langage discret mais intraitable de diplomatie culturelle – un moyen par lequel les frontières se négocient, les identités s’affirment et de nouveaux espaces de dialogue émergent. Nulle part cette dimension n’est plus manifeste que dans le partenariat entre Keung To et KENZO, où le vêtement devient non seulement ornement, mais véritable vecteur de compréhension interculturelle. Depuis ses premières collections, KENZO a défendu l’idée que la mode pouvait être un pont – un terrain d’entente où l’Orient et l’Occident, mais aussi les idées qu’ils véhiculent, dialoguent à travers les motifs, les matières et les coupes.

Les archives de la maison témoignent de cette philosophie : des fleurs japonaises s’épanouissent sur des tailleurs parisiens, des coupes inspirées du kimono côtoient l’irrévérence du streetwear français, et des motifs rendent hommage à la fois au shintoïsme et au modernisme européen.

Sous la direction créative de Nigo, cet esprit d’unité est non seulement préservé, mais réinventé pour une génération à la fois plus globale et plus sensible aux questions d’héritage et d’appartenance. Les dernières campagnes KENZO, telles que la collection « East Meets West », incarnent ce dialogue continu. Ici, des techniques japonaises traditionnelles de teinture indigo côtoient des graphismes contemporains ; des silhouettes classiques sont revisitées avec des textures et des palettes inattendues. Ces collections ne se contentent pas de citer des références culturelles – elles invitent ceux qui les portent à habiter un espace où l’hybridité n’est pas seulement acceptée, mais célébrée, et où l’acte de s’habiller devient une affirmation d’identité cosmopolite.
En tant que visage de ces campagnes, Keung To endosse un rôle qui dépasse celui d’ambassadeur classique. Il devient diplomate culturel, représentant non seulement Hong Kong, mais aussi les aspirations de la jeunesse asiatique sur la scène mondiale. Son image – confiante, expressive, résolument singulière – résonne bien au-delà des pages des magazines. Elle annonce une nouvelle ère où les voix asiatiques ne sont plus simplement intégrées, mais placées au centre du débat mondial sur le style et l’identité. Dans ses interviews, Keung To exprime sa volonté de « montrer au monde une autre facette de Hong Kong », se positionnant à la fois comme produit et acteur de l’échange culturel.

Ce qui frappe, toutefois, c’est que Keung To et son profil ne sauraient résumer à eux seuls l’Asie, ni dans la façon dont elle se projette au-delà de ses frontières, ni dans l’image que le monde se fait d’elle. L’histoire de Keung To révèle pourtant certains fondements réels : la quête de perfection, la force du collectif, le respect de règles et de schémas partagés—autant de valeurs souvent associées à la réussite asiatique. Mais l’ironie du sort veut que Keung To, précisément, se situe à l’opposé de ce moule : là où l’on attend un ambassadeur conforme à une norme collective, il affirme une identité résolument personnelle, façonnée par ses propres aspirations, sa conception intime du bonheur et de la réussite.
Aussi fier soit-il de ses racines hongkongaises, peut-on vraiment le considérer comme le miroir fidèle de l’Asie ? Est-il la face asiatique de KENZO, à l’image de ses homologues occidentaux qui, eux, représenteraient sans nuance l’Occident ? Ou bien, tout porte à croire que Keung To ne représente, avant tout, que lui-même : un individu qui, tout en revendiquant son héritage, refuse de s’y laisser enfermer.
Et c’est justement dans cette singularité assumée qu’il incarne une autre forme de représentation non occidentale : non pas celle d’un collectif figé, mais celle d’un sujet qui s’autorise à exister pleinement, à porter une culture sans s’y dissoudre, à devenir, en somme, l’expression organique d’une appartenance qui ne sacrifie rien de la personne.
Stuart Hall, théoricien majeur de l’identité culturelle, le résume avec justesse : l’identité n’est jamais un état figé, mais un processus en perpétuelle construction, un “devenir” façonné par le dialogue entre héritage et expérience individuelle.

Peut-être faut-il alors déplacer la question : plutôt que de se demander si Keung To représente Hong Kong ou l’Asie, ne serait-il pas en train de démontrer qu’il est possible, aujourd’hui, de se représenter soi-même ? D’être à la fois l’image et l’acteur d’une culture, sans jamais perdre de vue sa propre voix ?
L’impact de ce partenariat avec KENZO se mesure tout particulièrement auprès des générations Millennials à Z, pour qui l’inclusivité, la diversité et l’authenticité sont des valeurs fondamentales. La collaboration Keung To x KENZO reflète un monde où les frontières culturelles sont poreuses, et où le métissage des influences devient une force.
Pour les jeunes en quête d’identité dans un univers interconnecté, voir un artiste comme Keung To – qui navigue entre les traditions sans jamais s’y laisser enfermer – est à la fois une validation et une source d’inspiration. Ainsi, la mode dépasse le simple cadre commercial ; elle devient un instrument d’influence douce, façonnant l’imaginaire, encourageant le dialogue, et ouvrant de nouvelles perspectives sur l’appartenance, parfois à sa propre communauté bien plus encore qu’à un niveau global.
Sachez que l’artiste sera de retour à la Semaine parisienne de la mode pour le compte de la maison de couture le 27 Juin prochain.
Rendez-vous demain pour le quatrième volet de la série.
Contenu médiatique & recherches : Demona Lauren
Photographie : Xue X. (KT, Paris Fashion Week 25, KENZO), Demona Lauren Team

Adamant to being modest and truthful in the competitive trade and the ocean of social media, turning fans’ attention to his works and not him as a person, he’s dismantling any illusion as an idol and an advocate of music as art. Keung To is loved and respected for all the awakenings he brings to the world.❤️
Keung To, arguably the brightest new star Hong Kong has seen in two decades as quoted by the leading Variety magazine in LA. He believes that one’s own validation is the most impactful in proving your worth as a creator, artist…whatever that dream may be.
Thanks for the inspiring article on Keung To × Kenzo.
Really impressed by Keung To, without any formal music training, striving to become an artist with his perseverance, talent and reflective mind.
definitely Keung To is the most suitable model for Kenzo
Really attracted by Keung To 👍🏻
Thank you for the author and Kenzo in believing Keung To. He is young but talented; hard work and humble; he needs more eyes and support from the brands and musicians so that he can grow further away from this little small city!
I want to extend my heartfelt thanks to the magazine for your fantastic article on Keung To from Hong Kong. Your insightful writing captures his extraordinary talent and the impact he has on fans, showcasing both his music and authenticity. Thank you for celebrating his contributions to the entertainment industry; your support helps amplify his voice. We look forward to more engaging features in the future!