Aussi loin que je me rappelle j’ai été sensible aux baskets, devenues sneakers récemment. Je me rappelle de quasiment toutes les paires que j’ai eues et certaines photos d’enfance sont là pour m’aider. C’est peut-être la raison pour laquelle je me suis dit très tôt que je voulais travailler dans le sport. Je l’ai fait. Je suis passé par Champion U.S.A., la NBA, adidas. Aujourd’hui je suis un vrai slasheur occupant mon temps entre ma famille, le sport, mon association Sneakers EMPIRE, les cours de communication que je donne dans différents établissements d’enseignement supérieurs strasbourgeois, des missions de consulting, notre emission de radio hebdomadaire, mes chroniques télé mensuelles et deux ou trois autres choses encore. Je suis un sneaker addict. J’ai décidé depuis quelques mois de recentrer ma collection sur un seul modèle mythique la Air Max 1 (1987).
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Contrairement à ce que dit Orelsan, j’ai les bases. Et pour cette toute première chronique, je vais essayer de vous les transmettre.
Sneakers. Nos grand-parents disaient tennis, nos parents les appelaient des baskets. Nous disons sneakers ! Ce mot a deux avantages. D’une part, comparé au mot « basket » il évite d’avoir à préciser qu’il ne s’agit pas du sport mais bien des chaussures. D’autre part, c’est un très bon moyen de selection si la personne avec laquelle vous échangez pense que vous parlez de la fameuse barre chocolatée. Ce mot sneaker vient du verbe anglais « to sneak » qui signifie bouger sans bruit, se faufiler. C’est en effet avec des baskets et leur semelle en caoutchouc qu’on peut le plus facilement ne pas se faire remarquer pour entrer quelque part. C’est pourtant en contradiction avec un principe fort du fan de sneakers, celui de se démarquer de « la masse » ! Ce mot est assez nouveau en France, il existe pourtant depuis la fin du 19ème siècle aux Etats-Unis où les malfrats conseillaient d’en porter pour garantir le succès dans leurs agressions de passants par derrière et…sans bruit !
Sneaker addict. Suis-je un sneaker addict ? Suis-je dépendant de ma passion ? D’abord, il faut savoir que rares sont les sneaker addict qui se considèrent comme tels. Phénomène classique de déni que l’on retrouve pour la plupart des addictions. J’ai pourtant une réponse à cette question et un très bon moyen pour les repérer. L’addiction aux sneakers ne dépend pas du nombre de paires possédées mais du soin qui leur est apporté. Plus vous passez de temps à nettoyer, brosser, chouchouter (!) vos baskets, plus vous êtes un sneaker addict. Ce souci de toujours avoir des chaussures propres explique ce besoin d’en accumuler toujours plus car une basket n’est jamais aussi propre que lorsqu’elle n’a jamais été portée, dans le jargon sneakers on dit DS (pour deadstock). Je vous parlerai de toutes ces appellations propres à cet univers une autre fois.
Sneakers culture. Avant tout, et il est bon de le rappeler parfois, une basket sert à marcher, à aller plus loin. Une sneaker va encore plus loin. Elle va à la rencontre de toutes les cultures qui nourrissent la sienne : sport, musique, danse, graffiti, design… La culture sneakers existe bel et bien avec ses symboles, ses stars, ses légendes. Cette culture est née dans les années 80 à New-York. Le signe de cette naissance ? C’est toujours une question de nettoyage quand les b-boy ne sortaient jamais sans une brosse à dent derrière l’oreille ou coincée dans leur bob Kangol pour enlever la trace qui gâche tout. La scène a été reprise au cinéma par Spike Lee dans son film « Do The Right Thing ». Buggin’ Out se fait bousculer et marcher sur ses Air Jordan IV White Cement flambant neuves. Et oui, elles ont toutes un nom, voire un surnom ! Car ce sont de véritables personnes ! Vous ne me croyez pas ? Regardez-les, écoutez-les, touchez-les, sentez-les ! Et maintenant, vous me croyez ? Ah ah ah !