
Peux-tu nous raconter le parcours qui t’a amené à la création de Shibuya Productions ?
Je pense que tout a commencé avec les dessins animés proposés à la télévision à l’époque, que ça soit Récré A2 ou encore le Club Dorothée.
Quand on a la chance de grandir avec Goldorak, Dragon Ball ou Olive et Tom, ça laisse des traces !
J’ai vite compris que toutes ces pépites venaient du Japon et je me suis intéressé de près à ce pays au point de vraiment vouloir le visiter.
Quand je suis arrivé pour la première fois au Japon, fin des années 90, j’en ai pris plein les yeux ! Vu que je suis également un grand fan de jeux vidéo, j’avais de quoi faire.
En même temps, j’ai rapidement constaté que les cultures japonaises et françaises étaient très différentes et que cela générait beaucoup d’incompréhension entre les interlocuteurs.
Je me suis alors simplement dit qu’il fallait agir pour aider ces cultures à mieux se comprendre et, comme j’avais le sentiment de mieux comprendre les Japonais que la moyenne des gens,
j’ai monté un cabinet de conseil en 2002 dédié à cela.
Avec cette entreprise, j’ai touché à une multitude de secteurs : la mode, l’agro-alimentaire, le spatial etc.
Certains clients étaient du monde qui m’intéressait, à savoir manga / animation / jeux vidéo.
Après de nombreuses années à faire ce travail, j’ai pu enfin ouvrir en 2014 Shibuya Productions à Monaco, qui me permet de créer des contenus et de ne plus être un simple intermédiaire.
Comment est née l’idée de « Blitz » ?
J’ai toujours voulu faire du manga, mais je ne me sentais pas spécialement légitime lorsque je travaillais comme conseiller entre la France et le Japon.
Depuis que Shibuya Productions est créée, les choses sont un peu différentes, on a sorti pas mal de choses et ça m’a donné envie de me lancer.
J’ai vu que ce sujet était très peu traité dans le monde du divertissement et comme le manga est un monde ultra concurrentiel, c’était un avantage de le traiter par ce biais.
Tu joues aux échecs ?
J’ai appris les échecs à l’école primaire, mais on ne peut pas dire que je sois un vrai spécialiste.
Mon niveau est tout ce qu’il y a de plus commun ! Par contre, j’aime ça.
Bien sûr, suite à Blitz, de plus en plus de monde me demande de jouer pensant que je suis super fort !! Bien sûr, je refuse.
Mon grand fait d’arme est d’avoir joué contre Garry Kasparov tout de même.
Garry Kasparov est extrêmement central dans le manga. Peux-tu nous raconter votre première rencontre ?
Déjà, il faut savoir que je l’ai contacté car lorsque j’ai pensé “échecs” pour la première fois, j’ai tout de suite pensé à lui.
Pour moi, il représente ce sport et c’est lui qui a combattu contre l’intelligence artificielle Deep Blue.
Lorsque je lui ai écrit pour la première fois afin de proposer cette collaboration, j’ai eu la grande surprise qu’il me réponde rapidement en me proposant une rencontre à Paris, où il était de passage à ce moment-là.
On a discuté. Il m’a alors confié qu’il ne s’intéressait pas particulièrement aux manga à la base, mais qu’il appréciait l’histoire que je lui avais partagée et que c’était probablement un bon moyen de populariser les échecs
auprès des jeunes et également au Japon. Il était très emballé et ça m’a fait super plaisir.

Est-ce difficile pour un Européen de lancer un manga ?
Je pense que ce n’est pas simple, en effet, car la concurrence des Japonais est déjà très dense. Ils sont les meilleurs.
Les Européens, ou même plus largement les étrangers, ne sont pas attendus. Il est clair que sortir de son marché d’origine est la vraie difficulté.
Qu’un Français crée un manga et que ce manga devienne populaire en France est une chose, mais traverser les frontières en est une autre.
Cependant, tout reste possible avec de la motivation et de l’envie !
Le troisième tome de « Blitz » vient de sortir. Quels sont les premiers retours ?
Les retours sont super positifs, je suis vraiment content de l’accueil.
On me dit que la série ne cesse de s’améliorer.
Le public répond présent, mais les professionnels aussi.
Il est clair que ça fait plaisir, car c’est énormément de travail pour arriver à ce résultat.
Des sociétés japonaises et françaises ont même commencé à nous proposer des adaptations de Blitz en animé !
Pour le moment je prends bien le temps d’analyser tout ça, mais c’est super cool.

Quelles sont les prochaines productions prévues sur « IWA » ?
C’est encore top secret, mais on y travaille 🙂
Le MAGIC Monaco de 2021 est reporté à 2022, ça n’as pas été une décision trop dure à prendre ?
Honnêtement non, surtout qu’on a bien eu raison de le faire, que cela soit l’édition de Monaco et celle de Kyoto.
Le premier report en 2020 était beaucoup plus compliqué à gérer, car inattendu et à la dernière minute.
Beaucoup d’argent a été dépensé et nous avons pu simplement en récupérer la moitié. Ça fait mal mais c’est la vie…
Nous voulons vraiment faire un super MAGIC en 2022, le line up d’invités est déjà dingue et on va en rajouter d’ici là.
Quels sont les projets prévus pour 2021 ?
On va sortir avant l’été un jeu vidéo basé sur l’effort physique avec un appareil connecté dédié.
On en a tous besoin en cette période où il est plus difficile de faire du sport.
Là, il suffira de se connecter à la maison ou au travail pour faire sa séance tout en s’amusant !
On s’intéresse de plus en plus à ce que j’appelle la “distraction utile”.
S’amuser tout en prenant soin de son corps fait partie de ce concept.
On a également un autre jeu en préparation sur l’univers de Blitz.
D’autres projets encore confidentiels seront aussi annoncés prochainement…
Il est clair qu’on ne s’ennuie pas, chez Shibuya Productions !
Plus d’infos sur BLITZ:
https://www.facebook.com/blitz.officiel
https://blitz.fan/fr/